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jeudi 16 mai 2013

Kitsuné America 2





Les superbes compilations du label franco-japonais Kitsuné ne sont plus à présenter. La série se poursuit tranquillement pendant que d'autres branches viennent s'ajouter à l'arbre mère.En effet, la fraîche lignée des Kitsuné Parisien souffle avec classe sa troisième bougie alors que la Kitsuné America accouche dernièrement d'une deuxième playlist de pépites récoltées outre atlantique dont il sera question entre ces lignes.

Comme toujours, l'éclectisme est un gage de savoir-faire maison et l'art de la surprise est une tradition. Il est donc logique d'avaler par les conduits auditifs ces quatorze perles, explorant encore d'avantage l'univers d'une synth pop toujours plus mouvante et inspirée que jamais.

Ici, on plane beaucoup; on se laisse aller d'entrée sur le magique So High des Ghots Loft ou sur le plus saccadé mais brillant Say It de Tidus. Enormément d'émotion sur le divin Wings de Haerts, une véritable envolée pop doublée d'une voix à donner des frissons. Un des titres les plus saisissant du disques. On adorera l'electro-pop de Kent Odessa sur Bo Jacksons qui continue surement à faire bouger Mickael lui-même (où qu'il soit). On se surprend à danser, c'est machinale.
Et pour resté dans le thème, l'instrumental Casa Rossa par Malandro nous entête de ça boucle de percussions au charme techno minimale parcourue de murmures soigneusement susurrés. Et l'electro n'est pas en reste sur l'énorme Come Between de Jim-E Stack avec son rythme sortant des sentiers battus et son intro envoûtante où voix en écho, percussions et samples s'entre-mêlent jusqu'à dévoiler un clavier un peu barré calqué sur une loop de piano aérienne. Un concentré d'aigre-doux pour un rêve dansant, surprenant de nouveauté.
On tombe ensuite sur la cold wave parfaite de Papa avec sa basse distordue et son clavier proéminent nous amenant jusqu'à un final épique. Avis aux amateurs, c'est super. On ne présentera pas Heartsrevolution, duo habitué de la Maison du renard, dont le morceau Pop Heart est ici remixé par Grand Atrium pour une version néo-dub spatiale chantée par cette voix filtrer caractéristique.
Noté la présence de Théophilius London, qui signe un incroyable Morning Kisses sur une instru rapide, synthétique et envoûtante au possible, scandant son refrain comme un hymne. Sublimissime. Suivant les traces des instrus aux tempos plus rapide, le sobrement intitulé Marijuana de Chrome Sparks est lui aussi une mine à rêves et pourtant sa courte intro ne paye pas de mine mais s'efface aux profits d'une sorte de trap d'une autre galaxie aux mélodies extraterrestres. On ne s'ennui pas. Et le GTFO de Gigamesh ne viendra pas me faire mentir avec son Nu-disco fiévreux transportant ses auditeurs jusqu'au bout de la nuit.
On resterai bien jusqu'au petit matin sur Circles and Triangles de Alison Valentine qui chante sa géométrie sur une pop électronique et lente rondement ficelée. Pourquoi ne pas finir sur Move Me, un smoothie sonores mêlant trap, pop et r'n'b pour un final velouté et sensuel.

La Maison Kitsuné n'en fini donc plus de nous satisfaire, dénichant sans cesse les futures grands de demain avec une facilité presque déconcertante tant la qualité des morceaux choisis est bonne. Et oui, en Amérique aussi les joyaux musicaux sont nombreux et l'association France-Japon nous ouvre sont coffres aux trésors sonores.


Petit résumé mixer par Jerry Bouthier:

Major Lazer - Free The Universe




ROULEMENT DE TAMBOURS!!!!!!!! Depuis quelques semaines déjà, tourne dans nos oreilles et celles du monde entier le tant attendu 2ème opus de Major Lazer!!! Pardonnez mon excitation mais il y a des choses à dire sur cet album multi supports (oui, oui CD aussi) qui succède à son prédécesseur après une période de presque quatre ans. Bien entendu, la troupe de Diplo ne nous avait pas laissé orphelin, s'attelant à la production du dernier No Doubt, ou des singles de Snoop Lion pour ne citer qu'eux, nous gratifiant tout de même de l'hymne Original Don, et dévoilant finalement au compte gouttes les futurs hits de son arsenal (le sublime Get Free, et le ravageur Jah No Partial invitant le compaire Flux Pavillon). La promo est même poussée à l'extrême avec une ultime série de quatre mini compiles de remix et duplates inédites (de 3 à 5 titres) titrées "Lazer Strikes Back" où l'on déniche quelques perles supplémentaires poussant l'attente jusqu'à la semaine précédent la sortie où le premier single sera finalement lâché dans une fosse de fans déchainés! Et je passe sous silence les interminables tournés à travers le globe où la bannière "Free The Universe", le titre de la bête, était brandit à tout va lors de chaque show; non… Les gars n'ont pas chômé!

Le jeu a été joué jusqu'au bout et a déjà laissé présager le meilleur.
Mais l'heure est à la nouveauté, et ce LP de 17 titres (14 originaux + 3 remix) en est rempli et autant prévenir les mous du genou, ça va "whiner" sec!!! L'association EDM mêlé aux "vibes" tropicale n'a jamais été aussi efficace et ce, sans compter la pléiade d'artiste venu prêter main forte au Major pour délivrer l'univers de son ennui mortel.
Car Major Lazer, est cette entité qui fait souvent grincé des dents aux puristes électroniques tant le côté mainstream américain se déscelle (Diplo bosse aussi bien pour M.I.A, Usher et Britney Spears qu'avec Tiësto, A-trak et Laidback Luke). Ici, on aime repousser les limites de la danse, avec pour fer de lance un "tiers monde" mis en lumière et le Maestro Diplo en clef de voûte (surtout en clef de sol), n'ayant aucune crainte à l'idée de faire cohabiter la musique de stade et la folie des caves techno poisseuses où tout est permis.
Tout les nouveaux genres musicaux des dernières années ont été promues par le dinosaure et son label répondant au doux nom de Mad Decent. Des premiers "wobbles" du Dubstep jusqu'à sa mutation Trap en passant par l'ultra mouvant Moombahton, le Kuduro, le Baile Funk et j'en passe, ce producteur et ses acolytes écrivent des pages de la musique moderne entre-choquant les cultures jusqu'à faire s'évaporer des frontières qui paraissent finalement si fragiles.

Le crew puise donc dans ces différents éléments pour Free The Universe tout en gardant son leitmotive reggae/dancehall du futur, essence même de la formation. En témoigne un nombre impressionnant de Mc venu se prêter à l'exercice du "Major Riddim" avec (comme lors du premier effort) la présence d'une large palette d'artistes jamaïcains:
Les plus en vogue d'abord, avec le monstre Vybz Kartel qui vient flirter aux côtés de la quasi-membre de l'équipe Santigold et la sublime voix de Yasmin jeune et talentueuse chanteuse de r'n'b Londonienne pour un You're No Good très chaud qui offre une introduction en grande pompe tant son refrain entêtant.
Un Leftside bouillant sur une énorme co-production signé GTA où l'on reconnait parfaitement leur style "d'electropical" complètement barge aux sirènes d'alertes. Combiné au flow caractéristique de l'ex Dr.Evil , le résultat est à faire se déhancher les paraplégiques. Jet Blue est donc lui aussi promis à un bel avenir.
Le grand retour en "liberté" de Busy Signal est presque thématique sur ce disque mais est signé parfaitement sur l'anticipé nouveau single, sublimant un énorme "riddim moombahton" chargé d'énergie estivale et s'annonçant comme l'hymne "jamaïquo-hispanique" de l'été. Watch Out For This, nouveau tube pour dancefloor en furie.
Puis vient Bugle, autre Mc de l'île et célèbre parolier sur un énorme "Dub-Style" aux trompettes charmeuses nommé Playground en duo avec la charmante Arama qui s'envole sur le refrain. Sûrement un des meilleurs.
Voici maintenant une collaboration avec Laidback Luke accompagné de l'énergique Ms Dynamite au "MCing" sur une nouvelle instrumentale déglingué au rythme dévastateur! La folie de Sweat retournerai n'importe quelle "rave"!
Trois incorruptibles du dancehall ont été convié à la fête et leur participation sera remarqué!! Compté donc sur la présence d'Elephant Man qui s'entour sur Wind Up de la chanteuse Opal à la voix douce pour un morceaux sensuelle pourtant doublé d'une grosse sirène en monté-descente et d'un rythme effréné. Etonnant.
Autre figure emblématique, le vétéran Shaggy, qui s'entoure lui aussi d'une jolie voix en la personne de Wynter Gordon sur un banger "dubstep-o-mainstream" qu'on entendra sûrement prochainement sur toutes les radios du monde. Le mot d'ordre? Keep Cool pour un morceaux Kiss Cool!
Et dans une "vibes" plus délicate, notez la présence de Wycleaf Jean sur un titre gros reggae baptisé Reach For The Stars assez épic et en contre-pied direct aux titre ultra dansant de l'album. On souffle un instant...
Mais voici déjà un autre "super-guest", le phénomène du "Rack City Rap", Tyga qui vient poser un énorme couplet aux cotés de nul autre que Bruno Mars et des murmures de Mystic sur une production bouillante où l'on reconnait la patte "Trap" de Valentino Kahn. Bubble Butt se profile déjà comme deuxième single et fera partie des tubes de l'été.
Vient ensuite une collaboration familière. Les néerlandais de The Partysquad récidive le meurtre sonore aux cotés de l'équipage dans leur style "hard-tropical" de prédilection doublé d'un Mc survolté et de se matraquage rythmique typique qui fait de Mash Up The Dance un autre titre armagguedon qui ne laissera personne indifférent.
L'excellent Jessica arrive à point nommé pour apporté de la douceur avec un morceau de reggae type old school à la basse proéminente. On se retrouve immédiatement submergé et porté par la petite voix fluette d'Ezra Koenig, le merveilleux chanteur des Vampire Weekend. C'est très beau.
Pour finir, ce qui est pour moi la tuerie de cette album où le mélange des genres atteint son apogée, c'est l'ultra énergique Scare Me sur lequel on peut entendre les voix de Peaches et Timberlee dans une espèce de "méga-néo-sweet dreams" ravageur aux allures drum'n'hall! C'est complètement fou, ultra-frais et ça vous donne une pêche d'enfer! Le bouquet final. Ce morceau représente Major Lazer dans toute sa splendeur et reflète à merveille cet album multicolore, enrichie au soleil des caraïbes.

Après tant de détails, rien ne vaut la musique. Je vous influencerai donc une dernière fois en conseillant aux retardataires d'écouter Free The Universe, une salade mélangée dressée par une brigade de chefs étoilés sur laquelle même les moins accro au déhanchement se surprendront à gigoter. Un album libre, à la recette simple: "vers l'infini de la danse et surtout au-delà"!!


GraAl